Le samedi 14 décembre 2024 à 19h
Un magnifique duo chant (Stéphanie Bellenger) et piano (Sébastien Mongrand) interprète les mélodies d’Henri Duparc dans cette belle salle de Boissettes avec vue sur la Seine, le samedi 14 décembre à 19h.
Avec Hector Berlioz et Ernest Chausson, Duparc est l’un des fondateurs de ce genre pour créer un « lied à la française ». Pourtant, Duparc demeure relativement méconnu, même au sein des compositeurs. Le fait qu’il cessa quasiment de composer dès 1884 (à l’âge de 36 ans) et « qu’il vécut dans un mélancolique isolement jusqu’à 85 ans » (Emile Vuillermoz, Histoire de la musique, 1949), le fit sinon oublier – ses mélodies furent toujours chantées et connues – du moins entrer dans une singulière légende.
Figures emblématiques de la musique française du XIXe siècle, les mélodies d’Henri Duparc furent qualifiées de « parfaites » par Claude Debussy, et Maurice Ravel ajouta « non, imparfaites, mais géniales ». Musicien exceptionnellement doué, épris de romantisme et romantique par nature, Henri Duparc a su fasciner son maître, César Franck, qui le considérait avec prédilection parmi ses disciples et « le mieux organisé comme trouveur d’idées musicales ». Pour s’en convaincre il faut considérer l’une de ses mélodies les plus accomplies, L’Invitation au voyage (sur un poème de Charles Baudelaire), écrite à l’âge de 22 ans, œuvre qui fit sa notoriété.
En une heure de musique, ces 14 mélodies, éclairs de génie, sont marquées par une profondeur émotionnelle entre sentimentalisme et fantastique. Clairement sous l’influence de Richard Wagner, elles nécessitent des voix puissantes et un accompagnement tout aussi imposant. A la fois sublimes et exigeantes, elles demandent un équilibre délicat entre la fougue juvénile et la sagesse de l’expérience, entre une expressivité intense et une réserve méditative. De plus, elles exigent une tessiture rare, où la voix doit pouvoir naviguer aisément entre des registres extrêmes.
Les Mélodies :
Stéphanie Bellenger mène de front une carrière médicale et sa passion pour la musique. Après le violon, commencé dans l’enfance, elle se dirige sur le tard vers le chant qui devient son mode d’expression de prédilection. Elle entre d’abord au conservatoire de Caen dans la classe de Martine Postel, puis elle travaille avec Sharon Coste-Poras, Sophie Hervé et Pierre Mervant.
Elle a chanté en chœur dans l’ensemble vocal Seguido, et comme soliste dans de nombreux oratorios (Stabat Mater de Dvořák, Requiem de Mozart, Petite messe solennelle de Rossini, Le messie de Haendel...), et sur scène dans le dialogue des Carmélites dans le rôle de première prieure et la vie parisienne dans le rôle de Mettela
Sébastien Mongrand commence ses études musicales à l’âge de cinq ans tout d’abord en hautbois, puis en piano. Depuis toujours attiré par la musique de chambre et l’accompagnement qu’il pratique depuis une trentaine d’années, il aime à défendre cet « amitié en musique “, si cher à Franz Schubert. Il pratique le quatre mains avec Aurélie Foré-Guillo depuis 15 ans. Il a reçu des conseils de Jean-Philippe Guillo, Mariko Kaneda, Claire Désert et Christian Ivaldi.
Sébastien Mongrand est directeur de recherche au CNRS en biologie végétale à l’Université de Bordeaux.
Stéphanie Bellenger et Sébastien Mongrand travaillent ensemble depuis 8 ans. Ils découvrent le répertoire de la Mélodie et ont participé à l’académie Francis Poulenc qui a pour but la diffusion et la transmission de l'art de la Mélodie française avec les chanteurs Ingrid Perruche et François Leroux et les pianistes Jeff Cohen et Christian Ivaldi.